Espèces de corps |
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Eléments et solides |
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Eléments et solides Donnons à la terre la forme cubique car des quatre espèces la terre est la plus difficile à mouvoir
Par suite, en attribuant cette forme à la terre, nous restons dans la vraisemblance, de même qu’en attribuant à l’eau la moins mobile de celles qui restent,
la plus mobile au feu,
et la figure intermédiaire à l’air, et aussi le plus petit corps au feu |
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le second sous ce rapport à l’air Eléments, Mobilité, Masse Or de toutes ces figures, la seconde sous le rapport de ces qualités doit tenir la seconde place, et la troisième, la troisième place. Disons donc que, selon la droite raison et la vraisemblance, que celui que nous avons construit en second lieu, l'octaèdre, est l’élément de l’air, En outre, en ce qui regarde les proportions relatives à leur nombre, à leurs mouvements et à leurs autres propriétés, il faut penser que le dieu, dans la mesure où la nature de la nécessité s’y prêtait volontairement et cédait à la persuasion, les a partout réalisées avec exactitude et a ainsi tout ordonné dans une harmonieuse proportion.
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soit qu’elle se dissolve dans le feu lui-même ou qu’elle se trouve dans une masse d’air ou d’eau, elle est emportée çà et là, jusqu’à ce que ses parties, se rencontrant quelque part, se réunissent de nouveau et redeviennent terre ; car elles ne peuvent jamais se transformer en une autre espèce. L'eau, le feu et l'air, constitution des corps , des masses Au contraire, l’eau, divisée par le feu ou même par l’air, peut en se recomposant, devenir un corpuscule de feu et deux d’air. Inversement, quand une petite quantité de feu enveloppée dans une masse d’air, d’eau ou de terre et emportée dans le mouvement de cette masse, est vaincue dans la lutte et réduite en morceaux, deux corpuscules de feu se combinent en une seule forme d’air ; et quand l’air est vaincu et brisé en menus morceaux, deux corpuscules entiers d’air, plus un demi, se condensent en un seul corpuscule complet d’eau.p125 |
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Considérons encore les faits d’une autre manière. Quand une des autres espèces, prise dans du feu, est coupée par le tranchant de ses angles et de ses arêtes, si elle a, en se recomposant, pris la nature du feu, elle cesse d’être coupée ; Au contraire, aussi longtemps qu’en passant dans une autre espèce, elle lutte contre plus fort qu’elle, elle ne cesse de se dissoudre. D’un autre côté, quand un petit nombre de corpuscules plus petits, enveloppés dans un grand nombre de corpuscules plus gros, sont mis en pièces et éteints, s’ils consentent à se réunir sous la forme du vainqueur, ils cessent de s’éteindre et le feu devient de l’air, et l’air, de l’eau. Mais si, les petits corpuscules se rendant vers ces éléments, une des autres espèces les rencontre et entre en lutte avec eux, ils ne cessent pas de se diviser jusqu’à ce que, entièrement dissous par la poussée qu’ils subissent, ils se réfugient vers un corps de même nature qu’eux, ou que, vaincus, beaucoup se réunissent en un seul corps semblable à leur vainqueur,et demeurent avec lui. p126 |
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Un autre effet de ces modifications, c’est que toutes choses changent de place ; car, tandis que les grosses masses de chaque espèce ont chacune leur place séparée par l’effet du mouvement du réceptacle, les corps qui deviennent dissemblables à eux-mêmes pour ressembler à d’autres sont toujours portés par la secousse qu’ils en reçoivent vers le lieu occupé par ceux dont ils ont pris la ressemblance. Quant aux autres espèces qui se sont formées dans chaque genre, il en faut chercher la cause dans la construction de chacun des deux éléments.
Le repos et le mouvement. Pas de mouvement sans moteur et inversement. |
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Car il est difficile ou, pour mieux dire, impossible qu’il y ait une chose mue sans moteur ou un moteur sans une chose mue. Plaçons donc toujours le repos dans ce qui est homogène et le mouvement dans ce qui est hétérogène. Et la cause de la nature hétérogène est l’inégalité. Hétérogénéité et inégalité. La nature a horreur du vide ! Nous allons reprendre notre explication comme il suit. Le circuit de l’univers comprenant en lui les diverses espèces est circulaire et tend naturellement à revenir sur lui-même ; aussi comprime-t-il tous les corps et il ne permet pas qu’il reste aucun espace vide. De là vient que le feu principalement s’est infiltré dans tous les corps, Car les corps composés des particules les plus grandes laissent le plus grand vide dans leur arrangement, et les plus petits le plus petit. Or la compression qui resserre les corps pousse les petits dans les intervalles des grands. p128, |
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Des espèces de feux...d'airs, d'eaux, et leurs mécaniques De même dans l’air Pour l’eau, il y a d’abord deux espèces, L’autre espèce, composée d’éléments plus grands et uniformes, est plus stable que la première et elle est pesante et compacte du fait de son homogénéité. |
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Le liquide, ainsi comprimé et recouvrant son uniformité par la retraite du feu qui l’avait rendu hétérogène, rentre dans son état originel. Le liquide eau-rifère, le cuivre, C’est le plus précieux de tous les biens, l’or, qui s’est solidifié, après avoir filtré à travers des rochers. p130 Pour le scion d’or, lequel est très dur en raison de sa densité et de couleur sombre, on l’a appelé « adamas ». L’espèce formée de parties semblables à celles de l’or, mais qui a plus d’une variété, est pour la densité supérieure à l’or, parce qu’elle contient un léger alliage de terre ténue qui la rend plus dure, mais en même temps plus légère, parce qu’elle renferme de grands interstices : La portion de terre qui y est mêlée apparaît seule à la surface, quand par l’effet du temps les deux substances se séparent l’une de l’autre : |
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C’est à cet amusement que nous venons de nous livrer et nous allons continuer à exposer sur les mêmes sujets une suite d’opinions vraisemblables. p131 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'eau sans jamais oser le demander ! L’eau mêlée de feu, qui est fine et liquide à cause de sa mobilité et du chemin qu’elle parcourt en roulant sur le sol, ce qui lui vaut ce nom de liquide, et qui, d’autre part, est molle, parce que ses bases, moins stables que celles de la terre, cèdent facilement, cette eau vient-elle à se séparer du feu et de l’air et à rester seule, elle devient plus homogène et se resserre sur elle-même à la suite de la sortie de ces deux corps, et, ainsi condensée, devient de la grêle, si c’est surtout au-dessus de la terre qu’elle éprouve ce changement, et de la glace, s’il a lieu à la surface de la terre. Si le changement est incomplet et qu’elle ne soit encore congelée qu’à demi, au-dessus de la terre elle prend le nom de neige, et de gelée blanche, si elle se forme de la rosée à la surface de la terre. |
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La plupart des formes d’eau mélangées les unes aux autres, et distillées à travers les plantes que produit la terre, ont reçu le nom général de sucs. Ces sucs, diversifiés par les mélanges dont ils sont les produits, ont fourni un grand nombre d’espèces qui n’ont pas de nom. Mais quatre espèces, contenant du feu et particulièrement limpides, ont reçu des noms. Parmi celles-ci, celle qui réchauffe l’âme en même temps que le corps est le vin. Celle qui est lisse et divise le courant visuel et qui, à cause de cela, paraît brillante, luisante et grasse à la vue est l’espèce huileuse, poix, huile de ricin, huile proprement dite et tous les autres sucs doués des mêmes propriétés. Celle qui dilate, autant que la nature le comporte, les pores contractés de la bouche et produit, grâce à cette propriété, une sensation de douceur a reçu généralement le nom de miel. p132 Enfin distincte de tous les autres sucs, a été appelée verjus. |
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Alors la terre, comprimée par l’air de manière que l’eau ne peut la dissoudre, forme une pierre, |
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La première, qui sert à enlever les taches d’huile et de poussière, est la soude ; Physique, mécanique et perméabilité des corps Quant aux composés de ces deux corps, qui sont solubles par le feu, mais non par l’eau, voici comment et pour quelle raison ils se condensent. Ni le feu ni l’air ne peuvent dissoudre des masses de terre, parce que leurs particules, étant naturellement plus petites que les interstices de la structure de la terre, trouvent de nombreux et larges passages où ils se frayent un chemin sans violence, et la laissent sans la dissoudre ni la fondre. Les particules de l’eau étant, au contraire, plus grandes, s’ouvrent un passage par la force et divisent et dissolvent la terre. |
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Au contraire, les particules de feu pénètrent dans les interstices de l’eau, car le feu agit sur l’eau comme l’eau sur la terre, et elles sont les seules causes qui fassent fondre et couler le corps composé de terre et d’eau. Verre, pierre fusible, cire, encens, Parmi ces composés, il arrive que les uns contiennent moins d’eau que de terre : ce sont toutes les espèces de verre et toutes celles de pierres qu’on appelle fusibles ; et que les autres contiennent plus d’eau : ce sont toutes les substances solides de la nature de la cire et de l’encens. Les sensations, la chair, l'âme mortelle |
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Il faut donc admettre l’une des deux comme démontrée, et revenir plus tard à celle que nous aurons admise. Présupposons donc ce qui regarde le corps et l’âme, afin de traiter des impressions immédiatement après les espèces qui les produisent. Pour étudier la question, observons l’action tranchante et coupante du feu sur nos corps. et nous verrons que sa nature est plus capable que toute autre de diviser et de réduire les corps en menus morceaux, et que c’est elle qui a naturellement donné à ce que nous appelons chaud son impression sensible et son nom. p136 |
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Du froid, des tremblements, des frissons, L’impression contraire à celle de la chaleur est assez claire : néanmoins nous ne laisserons pas d’en parler. Des liquides qui entourent notre corps, ceux qui ont les particules les plus grandes, pénétrant en lui, refoulent ceux qui ont les particules les plus petites ; mais comme ils ne peuvent se glisser à leurs places, ils compriment l’humidité qui est en nous et, d’hétérogène et mobile qu’elle était, ils la rendent immobile en la faisant homogène, et la coagulent en la comprimant. Mais un corps comprimé contrairement à sa nature se défend naturellement en se poussant lui-même en sens contraire. À cette lutte et à ces secousses on a donné le nom de tremblement et de frisson, et l’ensemble de ces impressions et l’agent qui les produit ont reçu celui de froid. Du dur, du dense , du rigide, du lourd, du léger Dur est le terme appliqué aux objets auxquels notre chair cède, et mou indique ceux qui cèdent à notre chair, et les mêmes termes s’appliquent aux objets à l’égard les uns des autres. Ceux-là cèdent qui reposent sur une petite base ; au contraire, ceux qui ont des bases quadrangulaires et sont par là solidement assis forment l’espèce la plus résistante, et il faut y comprendre tout ce qui, étant d’une composition très dense, est très rigide. Pour le lourd et le léger, c’est en les considérant en même temps que la nature de ce qu’on appelle le haut et le bas qu’on les expliquera le plus clairement. p137 |
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Le Haut, le Bas, le Centre, la partition du monde En effet, le ciel étant complètement sphérique, tous les points qui, étant à égale distance du centre, sont ses extrémités sont tous pareils en tant qu’extrémités, et le centre, distant dans la même mesure de tous les points extrêmes, doit être conçu comme opposé à eux tous. Le monde étant ainsi disposé, quel est celui des points en question qu’on peut mettre en haut ou en bas, sans être justement blâmé de lui imposer un nom tout à fait impropre ? S’agit-il du lieu qui est au milieu du monde, il n’est pas juste de dire qu’il est naturellement bas ou haut, il en est simplement le centre. Quant au lieu qui l’entoure, il n’est pas le centre et ne contient aucune partie qui soit différente d’une autre et plus près du centre que l’une quelconque des parties à l’opposite. Supposons, en effet, qu’il y ait un corps solide en équilibre au centre de l’univers : il ne se porterait jamais à aucune des extrémités à cause de leur parfaite similitude. Supposons encore que quelqu’un fasse le tour de ce corps : il se trouverait souvent antipode de lui-même et il appellerait bas et haut le même point de ce corps. p138 |
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Voilà sur quoi il faut nous mettre d’accord en partant de la supposition suivante. Phénoménologie des corps, le lourd, le léger, le haut , le bas, Imaginons un homme placé dans la région de l’univers spécialement assignée au feu et où se trouve la masse principale vers laquelle il se porte, et supposons qu’ayant pouvoir sur elle, il détache des parties du feu et les pèse, en les mettant sur les plateaux d’une balance, puis que, soulevant le fléau, il tire le feu de force dans l’air, élément de nature différente, il est évident qu’une petite partie cédera plus facilement qu’une grande à la violence. Car, lorsque deux corps sont soulevés en même temps par la même force, nécessairement le plus petit cède plus facilement à la contrainte, tandis que le plus grand résiste et cède plus difficilement. On dit alors que l’un est lourd et se porte vers le bas, et que le petit est léger et se porte vers le haut. Or il faut constater que c’est précisément ainsi que nous agissons dans le lieu où nous sommes. Placés à la surface de la terre, quand nous mettons dans une balance des substances terrestres et parfois de la terre pure, nous les tirons vers l’air, élément différent, par force et contrairement à leur nature ; |
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Aussi l’avons-nous appelée légère, et nous appelons haut le lieu où nous la poussons de force ; dans le cas contraire, nous employons le nom de pesant et de bas. La seule chose qu’il faut retenir de tout cela, c’est que c’est la tendance de chaque chose vers l’espèce dont elle est parente qui rend lourd un objet en mouvement, et bas, le lieu vers lequel il se porte, tandis que les conditions opposées produisent les résultats contraires. Telles sont les causes que nous assignons à ces phénomènes.
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le lisse et le rugueux Pour les impressions de lisse et de rugueux, chacun, je pense, est à même d’en apercevoir la cause et de l’expliquer à autrui. |